CONAREG: Sensibilise les médias avec des messages de paix
La Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) s’inscrit dans la sensibilisation des médias pour le maintien de la paix et de la quiétude sociale à cette période de crise sociopolitique majeure. C’est dans cette dynamique que la CONAREG a organisé une table ronde sur la paix ce mercredi, 26 février 2020, en faveur des hommes de médias. La démarche visait à ouiller les journalistes sur les concepts de paix et de cohésion à quelques jours du double scrutin législatif et référendaire du 1er mars, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cette rencontre a eu lieu dans les locaux de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH), au quartier Belle Vue dans la commune de Dixinn. Elle fait suite à la situation que traverse la Guinée en ce moment, avec des remous qui ont fortement fragilisé la paix et le tissu social. La CONAREG a trouvé utile d’organiser cette table ronde pour inviter les journalistes à diffuser des messages de paix à travers les différents canaux d’informations (radio, site d’informations, télés et journaux).
Chaikou Baldé, chargé de communication de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG), est revenu sur les raisons de cette initiative. « Nous sommes tous des Guinéens et nous savons ce que nous sommes en train de vivre dans ce pays depuis l’annonce de la nouvelle constitution par monsieur le président de la République. Comme vous le savez, cela suscite beaucoup de contestations, de controverses et d’oppositions. Nous avons donc deux camps, le OUI et le NON. Ceux qui sont opposés à ce projet sont dans le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et ceux qui sont favorables sont dans la Coalition Démocratique pour la Nouvelle Constitution (CODENOC).
En tant que structure faitière qui réunit des associations de défense des droits de l’homme, des associations de victimes et des femmes et hommes de médias, nous nous sommes dit, il fallait lancer une alerte, essayer de sensibiliser tout le monde pour qu’on arrive à sortir de ces élections avec zéro mort, zéro blessé et zéro dégât matériel. Nous avons réuni des acteurs de paix pour qu’ils lancent des messages de paix à l’endroit de tout le monde, non seulement aux hommes et femmes de médias pour qu’on assiste à des élections apaisées », a laissé entendre monsieur Baldé.
Prenant part à cette table ronde en tant que panéliste, Ibrahima Aminata Diallo, président de la Plateforme des Jeunes Leaders de l’Axe Hamdallaye-Kagbélen pour la Démocratie et le Développement (PJDD) n’a pas caché son opposition au projet de nouvelle constitution. L’activiste de la société civile soutient que la paix se construit sur le respect des textes de lois qui régissent notre pays. « On ne peut pas mettre quelqu’un dans un silence forcé et réclamer la paix. Nous, on ne pourra faire que notre rôle qui est de rappeler, sensibiliser, d’inviter et tout en rappelant que cette paix n’est pas un décret mais c’est un processus qui se construit autour du respect de la loi.
Nous ne sommes pas venus ici en tant qu’acteurs de paix seulement, nous sommes pour l’alternance démocratique en Guinée. Nous sommes dans une lutte non violente pour le respect de la démocratie en Guinée, mais nous n’invitons personne à la violence. L’histoire de la Guinée pourrait changer à partir du 1er mars ou après le 1er mars. Donc, j’invite les Guinéens à faire recours à la lutte non violente pour exprimer leur indignation tout en invitant les forces de défense et de sécurité à respecter l’article 6 de la constitution qui dit que nul n’a le droit d’exécuter un ordre manifestement illégal ».
Du côté des bénéficiaires, cette initiative de la CONAREG est bien accueillie. C’est le cas d’Amadou Lama Diallo, journaliste à la radio nationale. « Les journalistes que nous sommes ont un rôle à jouer dans la consolidation de la paix. Avec ces multiples violences que nous connaissons ces derniers temps à Conakry et à l’intérieur du pays, il est important voire nécessaire d’organiser cette table ronde. Nous devons véhiculer des messages de paix et éviter les messages de violence », a-t-il conseillé.